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Le Général Joffre vu par les Allemands

Alors qu'initialement le Général Pau devait être nommé Chef d'Etat-major, et après le refus de ce dernier, c'est le Général Joffre qui occupa ce poste. Joffre n'avait pas encore développé de compétences stratégiques particulières, même si de grands espoirs ont été suscités en lui.

LES GÉNÉRAUX FRANÇAIS

9/10/20252 min temps de lecture

Général Joffre au milieu de ses soldats.
Général Joffre au milieu de ses soldats.

Au début de la guerre, l'ancien chef d'état-major de l'armée, le général Joffre, fut nommé commandant en chef des armées françaises.

Né en 1852, Joffre s'engagea dans l'armée comme sous-lieutenant à l'âge de 18 ans après avoir terminé avec succès ses études à l'École polytechnique. Pendant la guerre franco-prussienne, il servit comme officier du génie pour la défense de Paris. En 1885, il participa à l'expédition de Formose, puis fut affecté au Tonkin. De là, il fut nommé au département du génie du ministère de la Guerre, où il s'occupa principalement des questions de construction de chemins de fer militaires. Son vif intérêt pour cette branche du service persuada ses supérieurs de le mettre à la disposition de l'administration coloniale pour la construction du chemin de fer du Soudan. Sous ce commandement, il mena une expédition punitive contre les Touaregs rebelles, au cours de laquelle il se distingua.

Vers 1900, il fut promu au grade de général de brigade. Il arrive ainsi à Madagascar en 1901. Il participe alors à la défense de Diégo-Suarez. De retour en France, Joffre est d'abord affecté à la 19e brigade d'artillerie à Vincennes, avant de rejoindre le ministère de la Guerre comme chef du département du génie.

Quittant ce poste en 1905, il rejoignit l'état-major de la forteresse de Lille comme général de division. Peu après, il commanda la 6e division d'infanterie à Paris, puis, en 1908, le 2e corps d'armée à Amiens. En 1910, il fut nommé au Conseil supérieur de la guerre, où la France choisit les chefs des armées à former en cas de guerre. Presque aussitôt, Joffre fut nommé chef d'état-major de l'armée. Il devait cet honneur au général Pau, qui avait été choisi pour ce poste. Pau déclina cependant cette nomination, se sentant plus à l'aise comme commandant de corps, et recommanda que Joffre soit nommé chef d'état-major, signe de la confiance que lui accordaient alors les cercles dirigeants de l'armée.

Il est douteux que cette confiance perdure, car plusieurs journaux français ont récemment fait état de dissensions au sein des chefs militaires français et des projets d'abdication de Joffre. Il est évidemment impossible de déterminer pour l'instant si ce fait est avéré. Ce qui est certain, en revanche, c'est que Joffre n'a pas encore développé de compétences stratégiques particulières, même si de grands espoirs ont été suscités en lui à cet égard après son excellent leadership lors des manœuvres françaises de l'année dernière. En France, cependant, même les succès négatifs semblent être hautement valorisés, comme j'ai récemment entendu deux Français vanter ses exploits avec enthousiasme. « Ah, c'est un génie », concluaient leur discours, « seul un génie aurait pu planifier cette retraite. » Si seulement la France était aussi modeste en tout…

Source : Illustrierte Chronik des Krieges, 1914

Traduit de l'allemand par Cl. He.