Les tranchées allemandes en 1914
C'est dans les tranchées allemandes que les tireurs se sentaient plus ou moins à l'abri. Mais couchés, agenouillées ou debout, ils étaient toujours à la merci de l'ennemi.
SUR LE FRONT ALLEMAND


Une tranchée est en réalité quelque chose d'extrêmement simple : les équipes creusent un boyau où elles sont censées se défendre, alignées en ligne, et projettent la terre vers l'ennemi pour fournir un monticule sur lequel elles peuvent tirer. Cependant, on ne peut pas s'attendre à ce que tout le monde soit en mesure de déterminer de manière appropriée la profondeur de la tranchée et la hauteur du monticule, de manière à ce que le massif du sol soit suffisamment protégé contre les balles et, d'autre part, que son excavation ne nécessite pas trop de travail. Il a donc fallu prévoir des dispositions concernant les dimensions de la tranchée et de la couverture. Il semblait idéal de créer dans un premier temps une tranchée très peu profonde dans laquelle le fusiller pourrait s'allonger et tirer par-dessus un parapet très bas. C’est certainement celui qui a nécessité le moins de travail. S'il y avait plus de temps, la tranchée peut être approfondie, le parapet légèrement relevé et un abri est fourni pour un carabinier agenouillé. Pour que cela soit utilisable par un homme debout, il suffisait de l'approfondir davantage, et finalement cette tranchée pourrait également être améliorée en s'enfonçant plus profondément derrière la position du tireur et en créant ainsi un chemin derrière lui. Le parapet nécessaire au militaire est en grande partie renforcé avec le terrain gagné.
L'expérience montre que les tranchées étaient parfois inconfortables pour les tireurs couchés ou agenouillés et parfois insuffisantes pour faire face au pouvoir de pénétration toujours croissant des balles. La création éphémère d'une couverture de fortune par le fusilier couché au sol (à l'instar des Japonais) a été retenue pour l'approche, mais la tranchée pour les fusiliers debout a été généralement adoptée, bien que (en Allemagne) le talus au sol ne doive pas dépasser 30 centimètres de haut afin de cacher les armes aux yeux de l'ennemi. Par conséquent, toutes les formes aux arêtes vives doivent être évitées et rendues méconnaissables en les recouvrant d’herbe ou de feuilles. Le tireur doit créer une marche dans la tranchée et, si possible, créer des embrasures et revenir au-dessus d'un talus au sol pour créer une défensive contre les morceaux d'explosifs.
Cependant, les revêtements horizontaux sont particulièrement importants pour se protéger contre les éclats d’obus venant verticalement. Ils sont fixés à l'extérieur de manière simple à l'aide de poteaux, de planches, etc. et toujours de petites dimensions, mais aussi nombreuses que possible pour que de tels tirs n'entraînent pas de pertes excessives. Des fermes sont également créées pour limiter l’effet des planchers aux pièces plus petites. Il existe des types spécifiques pour tous ces systèmes ; Mais le fantassin doit apprendre à s’adapter de manière autonome en fonction des circonstances. Comment cela peut se produire, complètement différent de l'exemple classique, est montré par une tranchée creusée dans un fossé lors de l'attaque de Dixmude. La dureté de la route empêchait le revêtement de pénétrer dans le mur de façade, c'est pourquoi le revêtement a été posé sur le fossé lui-même. Cependant, afin de permettre la circulation dans la position qui en était empêchée, une tranchée a été créée derrière celle-ci et reliée à la tranchée par de courtes tranchées transversales. Le fantassin apprend ainsi à s'adapter aux circonstances du terrain.
Mais les couvertures horizontales sont particulièrement importantes pour la protection contre les éclats d'obus venant d'en haut. Elles sont placées de manière simple à l'aide de barres, de planches et autres à l'extérieur, toujours de petites dimensions, mais en nombre aussi grand que possible, afin qu'un coup heureux de la part de l'ennemi ne cause pas de pertes trop importantes. On installe également des traverses pour limiter l'effet des projectiles à de petits espaces. Pour toutes ces installations, il existe des types précis, mais le fantassin doit apprendre à s'aménager de manière autonome en fonction des circonstances. Une tranchée réalisée dans un fossé lors de l'attaque de Dixmude montre comment cela peut se faire, en s'écartant totalement de l'exemple pédagogique. Mais pour permettre la circulation dans la position ainsi empêchée, on a encore aménagé un fossé de course derrière relié à la tranchée par des tranchées transversales plus courtes.
C'est ainsi que le fantassin apprend à s'adapter aux circonstances sur le terrain.
Source : Lieutenant D. Frobenius, Illustrierte Geschichte des Weltkrieges 1914
Traduit de l'allemand par Cl. He.


