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Les cosaques

Les cosaques, solitas à la fois courageux et hospitaliers.

L'ARMÉE RUSSE

Illustrierte Chronik des Krieges

10/24/20254 min temps de lecture

Les Cosaques doivent leur grande réputation au rôle majeur qu'ils ont joué dans les campagnes de Napoléon contre la Russie, notamment en 1812-1813. Encercler de tous côtés une armée en retraite, dispersée, épuisée et déjà en voie de désintégration, l'attaquer sans relâche et la détruire et l'anéantir complètement – ​​telle était la tâche toute désignée pour ces cavaliers des steppes sauvages, armés de lances, montés sur leurs petits chevaux hirsutes et disgracieux, mais incroyablement peu exigeants et endurants.

Des chefs de cavalerie audacieux, capables d'exploiter les nombreuses caractéristiques uniques des Cosaques et de les regrouper en unités plus importantes, tels que Tcherntchev, Gourko et Skobelev en 1813, obtinrent également d'autres succès grâce à eux, et dans bien des cas, ces guerriers professionnels se comportèrent même exceptionnellement bien. En revanche, les Cosaques échouèrent complètement dans la guerre contre le Japon, mais cela était probablement dû principalement à l'incompétence et à la méconnaissance des généraux russes de l'époque face à ces masses de cavalerie. Plus tard, le gouvernement russe s'efforça sincèrement d'organiser les troupes cosaques de manière plus serrée et uniforme, tout en préservant leurs caractéristiques nationales, et notamment d'améliorer le niveau d'instruction de leurs officiers.

Il est fort douteux que cela ait été réalisé de manière significative. Quoi qu'il en soit, la valeur militaire des Cosaques aujourd'hui – hormis les régiments individuels stationnés à Saint-Pétersbourg et à Moscou – est probablement très faible pour les batailles en rase campagne. Cependant, ils constituent des guerriers très utiles pour la guerre à petite échelle et les combats d'avant-poste, et leur nombre important (60 000 cavaliers en temps de paix ; en 1812, ils fournissaient 90 000 cavaliers, un nombre qui pourrait être porté à 200 000-250 000 hommes aujourd'hui avec la mobilisation de tous les groupes d'âge) représente assurément un renforcement significatif de la puissance militaire russe.

Il existe d'ailleurs des Cosaques à pied, notamment au Kouban, et ce sont précisément eux qui sont loués pour leurs remarquables qualités martiales. Les Cosaques montés, outre la carabine, portent généralement une très longue lance sans drapeau ; en revanche, les Cosaques du Caucase portent le grand poignard circassien (kinyal). Ils montent sans éperons et stimulent leurs maigres chevaux, seulement bridés, avec un fouet à manche court, la nagaika, qu'ils utilisent également très bien à d'autres fins et qui a donc souvent joué un rôle désastreux lors des soulèvements populaires en Russie « sainte ». Une « sotnia » (escadron) de Cosaques ne fait certes pas une impression particulièrement éclatante ni digne d'un défilé, ce qui s'explique aisément lorsqu'on apprend qu'ils doivent s'équiper et même fournir leurs propres chevaux. En échange, ils reçoivent des terres pour s'installer aux frontières du vaste empire, qu'ils sont tenus de défendre contre les invasions étrangères. Mais comme ils ne vivent plus là-bas en luttes incessantes avec des tribus de bandits semi-sauvages, mais qu'ils sont de plus en plus devenus des paysans rusés, ils ont perdu une grande partie de leur ancien esprit guerrier et n'ont répondu à l'appel du drapeau que par nécessité et sans enthousiasme particulier.

C'est précisément parce qu'ils sont encore relativement peu touchés par la culture qu'ils sont plus proches des indigènes, encore plus sauvages, de cette région que des Européens, et tous se comprennent, se tolèrent et se complètent parfaitement. Selon leur origine, les Cosaques se distinguent dans les armées russes : Don (116 sotnias), Kouban (70 sotnias), Oural, Amour, etc., et ces différentes tribus diffèrent naturellement considérablement les unes des autres par leurs vêtements et leurs coutumes. Le Cosaque n'a jamais pris très au sérieux le « mien et le tien » ; piller le territoire ennemi lui a toujours semblé un droit légitime du guerrier, et il ne sera pas facile de le convertir à d'autres points de vue à cet égard.

Le Cosaque n'est pas cruel à proprement parler ; il possède plutôt une certaine bonhomie en toutes circonstances, et seule la consommation excessive d'alcool, à laquelle il voue malheureusement une passion dévorante, réveille ses instincts bruts. Pour le reste, il est d'un naturel bon et hospitalier exceptionnel. On trouve également parmi ces tribus des steppes des compagnons particulièrement braves et courageux, mêlés à de nombreux aventuriers étrangers. Surtout comme domestique ou jeune officier, le Cosaque est inégalé par sa débrouillardise, sa serviabilité et sa loyauté quasi canine ; son affection prononcée pour les enfants le rend même particulièrement apte au rôle de « nounou ». On l'a vu en costume traditionnel, poussant des poussettes, s'occupant et attendant avec une tendresse touchante les enfants confiés à ses soins. De plus, le Cosaque est non seulement un bon cavalier et un bon chasseur, mais aussi un excellent observateur de la nature. Lors de la guerre contre le Japon, par exemple, il arrivait souvent que les officiers russes ne parvenaient pas à trouver les tranchées les plus cachées de l'ennemi malgré leurs télescopes, tandis que les Cosaques déterminaient rapidement les choses à partir de toutes sortes de petits signes dans la nature (oiseaux en vol, etc.).

Source : Illustrierte Chronik des Krieges, 1914