Le Poilu, soldat de la Grande Guerre
Ce surnom de Poilu donné à ces valeureux soldats de la Première Guerre n'a pas été donné en raison de leur pilosité. Courageux, frondeurs, ils ont combattu avec vaillance contre l'ennemi.
SUR LE FRONT, EN FRANCE


"Dans la majorité de nos armées, le Poilu est un paysan obstiné, endurant et stoïque, tenace et laborieux, à qui l'existence cruelle des tranchées restituait néanmoins la satisfaction obscure de manier encore la terre maternelle".
Tel était le soldat de la Première Guerre Mondiale décrit par Victor Giraud, universitaire et critique littéraire français. En face du "peuple des pionniers", célébré avec orgueil par les journaux d'outre-Rhin, le peuple des charges à l'arme blanche, dans les boues glacées, sous les frimas, eut à coeur de rivaliser de patience et de courage avec ceux qui avaient sans doute mis son impatience parmi leurs chances de succès. A l'aube grise de l'hiver de 1915, on ne lit au coeur de nos soldats qu'une foi ardente et presque religieuse en la victoire future comme en la sainteté morale de notre cause.
"Tu diras à notre fils, quand il sera grand, que son père est mort pour lui ou tout au moins pour une cause qui doit lui servir à lui et à toutes les générations à venir", écrivait à sa femme un homme du peuple, un cuisinier, la veille de l'attaque où il devait périr.
Le Poilu, qui est souvent imberbe et qui sera volontiers glabre plus tard, le Poilu qui s'est donné et qui gardera dans l'Histoire ce titre inélégant, expressif et brutal du Poilu hirsute et débraillé. Il grogne souvent, comme les grognards de Napoléon...mais il est indépendant, gouailleur, frondeur, actif moins militaire que guerrier d'instinct. Sa tenue est souvent épique, variée et pittoresque. mais tous les étrangers qui le verront à l'oeuvre auront pour lui cette admiration émue que lui portent ses chefs.


