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Le Général Erich von Falkenhayn

Le Général von Moltke a subi une première défaite à Verdun en 1914. Dès lors, il est remplacé par Erich von Falkenhayn, qui cumule la fonction de ministre de la Guerre du royaume de Prusse et de chef d'état-major général.

LES GÉNÉRAUX ALLEMANDS

Illustrierte Chronik des Krieges 1914/15

10/27/20255 min temps de lecture

Erich von Falkenhayn
Erich von Falkenhayn

Le ministre prussien de la Guerre, le lieutenant-général Erich von Falkenhayn, a été nommé successeur du chef d'état-major général Helmuth von Moltke, souffrant, et promu simultanément général, après avoir déjà occupé ce poste à titre intérimaire pendant plusieurs semaines. Ainsi, un général relativement jeune prend le commandement suprême de nos armées d'un million d'hommes, car Erich von Falkenhayn est né le 11 novembre 1861 dans l'imposant château de Belchau, près de Thorn, et est donc, à 53 ans aujourd'hui (1914), encore dans la fleur de l'âge et, avec son corps endurci par des années d'épreuves dans des contrées lointaines, devrait être capable de supporter même les plus grands efforts.

La famille Falkenhayn appartient à l'ancienne noblesse de Brandebourg-Meissen et est également apparentée à la branche comtale du même nom établie en Autriche. Le père de l'actuel chef de l'exécutif avait étudié le droit, mais se découvrant peu d'aptitudes pour l'administration, il se consacra, dès son mariage avec Franziska von Rosenberg, à sa passion pour l'agriculture, se consacrant exclusivement à la gestion des domaines acquis dans le district de Thorn. Il les mena à une grande prospérité et créa notamment une ferme modèle au château de Belchau.

Les deux fils firent leurs classes au sein du corps des cadets. L'aîné, Eugen, commanda plus tard la 11e division et fut placé dans la réserve comme général de cavalerie en 1910. Le cadet, Erich, rejoignit le 91e régiment de cavalerie à Oldenburg en 1880 et, dès son plus jeune grade de lieutenant, servit comme aide de camp. Il fut envoyé à l'Académie de guerre pour trois ans en 1887 et intégra l'état-major général comme capitaine en 1890. Les qualités exceptionnelles du jeune officier – son aptitude militaire hors pair, ses vastes connaissances et son caractère chevaleresque – avaient déjà attiré l'attention de ses supérieurs, et il est resté, de toute évidence, sous leur surveillance depuis lors.

Dès ses débuts, il jouissait d'une popularité inhabituelle auprès de ses subordonnés, car il affectionnait tout ce qui était pédant et rigide. Commandant de compagnie, il servit dans sa Prusse-Occidentale natale, au sein du 21e régiment à Thorn. Malgré ses succès, ce jeune officier ambitieux ne trouvait pas de véritable satisfaction dans la vie de caserne et les tâches administratives ; son esprit aspirait à de plus grands horizons et, en 1896, il prit un congé préliminaire pour partir en Chine comme instructeur. Là aussi, il se distingua brillamment dans les conditions extrêmes de l'armée et gagna le soutien indéfectible du vieux Li Hongzang. Son séjour en Extrême-Orient dura trois ans, lui apportant une multitude de connaissances nouvelles et une riche expérience pratique. Contre toute attente, il eut l'occasion de mettre ces compétences au service de son pays. À peine rentré et réaffecté à l'état-major avec une promotion au grade de major, la révolte des Boxers en Chine s'intensifia et, suite à l'assassinat de l'envoyé allemand von Ketteler, nécessita l'envoi d'un corps expéditionnaire allemand.

Lors de la constitution du corps, une attention particulière fut naturellement portée à l'inclusion d'officiers connaissant parfaitement le territoire, les habitants, les coutumes et les conditions du légendaire « Royaume du Milieu ». Le choix se porta donc inévitablement, entre autres, sur Falkenayn, qui participa ensuite à la quasi-totalité des batailles en tant que membre de l'état-major du corps expéditionnaire et se distingua par son sang-froid exceptionnel, sa détermination et la clarté de ses ordres. Même après la fin des combats, il resta en Chine comme officier d'état-major au sein de la brigade d'occupation jusqu'en 1903, s'efforçant sans relâche d'approfondir ses connaissances militaires. À son retour, il commanda un bataillon du 92e régiment d'infanterie à Brunswick, et deux ans plus tard seulement, il fut promu lieutenant-colonel et nommé chef de département à l'état-major général. En 1906, à peine âgé de 45 ans, il prit le commandement de l'état-major général du XVIe corps à Metz, puis, en 1912, celui du IVe corps à Magdebourg, après avoir servi pendant un an comme colonel du 4e régiment de la Garde.

En 1912, Falkenhayn fut promu major général. Un an plus tard, sa brillante carrière atteignit son apogée lorsque, suite à la démission de von Heeringen, le commandement suprême des forces armées témoigna de sa plus grande confiance au jeune général en le nommant ministre de la Guerre. L'année que Falkenhayn passa à la tête du ministère de la Guerre coïncida avec une période d'intense activité parlementaire et mit à rude épreuve non seulement son éthique professionnelle et son expertise, mais aussi ses convictions inébranlables et son habileté diplomatique. Sa première tâche fut de finaliser la nouvelle loi sur l'espionnage, dont l'impérieuse nécessité serait reconnue aujourd'hui même par les antimilitaristes les plus fervents, mais qui, à l'époque, en raison de sa sévérité apparente, constituait une véritable épine dans le pied de nombreux hommes politiques de gauche.

Survinrent ensuite les événements malheureux de Saverne, et avec eux les heures les plus sombres de la vie d'Erich von Falkenayn. À cette époque, un torrent d'attaques et d'accusations acerbes s'abattit sur le ministre prussien de la Guerre qui, bien sûr, ne pouvait guère être tenu personnellement responsable des exactions commises. Pourtant, il défendit avec une résolution courageuse et une noble franchise ses camarades d'armes au front, s'efforçant même, dans des moments d'exaltation morbide, de conserver le sang-froid et le ton d'un homme distingué.

Il a fait preuve d'une agilité et d'une vivacité d'esprit remarquables en de telles occasions, et, malgré la détermination et l'emphase avec lesquelles il a défendu les intérêts de l'administration militaire à chaque occasion, son ouverture et sa modestie, la concision et l'impact de ses déclarations, sa réceptivité aux améliorations et à toutes sortes de demandes mineures, sa logique irréfutable et sa compréhension des tâches de la presse lui ont progressivement valu de nombreux amis personnels, même à gauche de l'échiquier politique, alors que, par principe, c'était un adversaire politique.

Quoi qu'il en soit, le jeune ministre de la Guerre avait déjà considérablement amélioré et consolidé sa position, initialement extrêmement difficile, face au Reichstag lorsque la guerre éclata. Il était clair qu'on pouvait dialoguer et travailler efficacement avec cet homme, et cela réjouissait la population. Bien qu'il ait dû apparaître davantage en public durant les turbulences parlementaires, il n'en négligea pas moins le travail de l'ombre nécessaire pour maintenir la puissance de feu allemande. La mobilisation d'une fluidité sans précédent de nos armées d'un million d'hommes en fut la meilleure preuve. La reconnaissance, au sein des cercles influents, des efforts apparemment vains du ministre de la Guerre est aujourd'hui démontrée par sa nomination au poste de chef d'état-major. En ces temps difficiles, seuls les individus les plus compétents et les plus expérimentés devraient être nommés à des postes de direction. Puisse ce choix s'avérer judicieux !

Source : Illustrierte Chronik des Krieges, 1914.

Traduit de l'allemand par Cl. He.