L'armement de l'artillerie française
Le canon de "75" qui fait partie de l'armement français, est muni d'un solide éperon long de 4 mètres ; le canon seul mesure 2,25 mètres de long et possède un calibre de 75 mm. Le bouchon vissé à l'extrémité n'est pas conçu pour se rétracter, mais pivote à 180 degrés pour libérer l'âme.
SUR LE FRONT, EN FRANCE


Alors que de plus en plus de canons capturés arrivent en France, il est certainement intéressant d'en savoir plus sur cette arme, véritable pilier de l'armée. En France, le canon et les wagons de munitions forment toujours une unité cohérente, la « pièce », qui se tient côte à côte, même au combat. Le canon est attelé à l'extrémité de la queue de l'affût, munie d'un solide éperon et longue de 4 mètres ; le canon seul mesure 2,25 mètres de long et possède un calibre de 75 mm. Le bouchon vissé à l'extrémité n'est pas conçu pour se rétracter, mais pivote à 180 degrés pour libérer l'âme. Lors du tir, le canon coulisse vers l'arrière sur le rail de coulissement grâce à trois paires de galets ; la forte compression du frein à air comprimé qui en résulte le repousse vers l'avant, sur la ligne de tir. Le réglage en hauteur et en largeur s'effectue par des molettes en laiton montées sur les côtés. Les boucliers en acier à droite et à gauche sont reliés au-dessus du canon ; en dessous, un volet comble l'espace entre eux si nécessaire. Les freins de roue sont rabattus lors du tir et servent alors de freins. L'affût de munitions est incliné vers l'arrière lors de l'utilisation, ce qui permet d'ouvrir le couvercle comme une porte à deux battants et de retirer facilement les 72 obus qu'il contient. 24 autres sont stockés dans l'avant-train. Un seul éclat d'obus pèse 7,24 kg et contient 292 balles. Une grenade chargée de mélinite pèse 5,3 kg. Le canon non blindé pèse 1 140 kg, et armé 1 950 kg, soit un poids nettement supérieur à celui de la version allemande. L'affût de munitions rempli de grenades pèse 1 160 kg, et celui rempli d'éclats d'obus 1 310 kg. Les équipages sont transportés non pas sur des sièges d'essieu, mais sur des avant-trains et des affûts de munitions. La récupération de ce butin de guerre est une tâche laborieuse, car les canons doivent être arrachés du champ de bataille, où l'ennemi les a abandonnés, par nos troupes, souvent sur des kilomètres jusqu'à la voie ferrée la plus proche.
Source : Illustrierte Geschichte des Weltkrieges 1914-15
Traduit de l'allemand par Cl. He.


