La démolition des tranchées à Chauvoncourt
Les très courageux pionniers français ont entrepris de faire sauter nos tranchées occupées par l'ennemi à Chauvoncourt. Le 25, nos troupes prennent les têtes de pont de Saint-Mihiel, traversent la Meuse et prennent possession du village situé juste au nord-ouest.
MEUSE


L'exploitation des grandes victoires de Sarrebourg et de Metz se heurte à des obstacles extraordinaires dans les fortes fortifications artificielles que possèdent les Français le long de la frontière lorraine-alsacienne. Les hauteurs des vallées de la Meuse et de la Moselle sont parsemées de forts robustes, dont les forteresses modernes de Verdun-Toul-Epinal et au sud jusqu'à Belfort servent de bases principales. Tous ces ouvrages ont encore perdu une résistance particulière en raison de l'érosion des rochers dans certaines parties. Dans cette zone, la percée pour prendre pied sur la rive occidentale de la Meuse devait être réalisée au prix d'efforts particuliers.
Verdun fut d'abord encerclée et ce n'est qu'à la mi-septembre, après l'avancée à travers la Belgique jusqu'à la Marne et après la fortification devant la ligne de l'Aisne, que commença l'attaque directe contre la ligne de blocage des forts. L'accès aux hauteurs orientales de la Meuse avait déjà été réalisé le 21 septembre. Après un bref bombardement de notre artillerie lourde, quatre forts de Saint-Mihiel furent réduits au silence et le fort Camp des Romains fut pris d'assaut par les pionniers allemands et l'infanterie bavaroise. Le 25, nos troupes prennent les têtes de pont de Saint-Mihiel, traversent la Meuse et prennent possession du village de Chauvoncourt, situé juste au nord-ouest.
Ce petit secteur était désormais le théâtre de combats continus et sanglants dans la forêt voisine de l'Argonne. Alors que dans les forêts de 40 kilomètres de long au sud-ouest de Varennes, l'objectif principal était de prendre le contrôle de la ligne ferroviaire vitale Verdun-Châlons et de couper cette liaison à Chauvoncourt, l'objectif était de se défendre contre les attaques incessantes en provenance de Verdun et de Toul. Les Français avaient déjà repris une partie du village, mais ils durent abandonner cet avantage le 19 novembre, subissant de lourdes pertes. Ce jour-là, le général français aurait reçu le message que l'attaque dirigée contre la partie française de Chauvoncourt semblait se ralentir, lorsqu'une terrible explosion détruisit toute la position française.
Nos braves pionniers, qui avaient déjà accompli tant de faits d'armes dans les secteurs de la basse Meuse et dans la forêt d'Argonne, avaient entrepris de miner et de faire sauter les tranchées ennemies dans un silence complet. L'ennemi a subi des pertes très importantes. Nos troupes occupèrent alors tout Chauvoncourt et les points adjacents avec de grandes acclamations de nos soldats
Source : Illustrierte Geschichte des Weltkrieges 1914
Traduit de l'allemand par Cl. He.


